Rendu possible grâce au réseau wifi gratuit, un grand rallye multimédia est organisé aujourd’hui par la ville dans le cadre de la fête de l’Internet. L’occasion de faire un premier bilan sur l’extension du dispositif aux maisons de quartier depuis octobre. Source LNC.NC 22 Juillet 2015
C’est un changement discret et pourtant bien réel. Depuis quelques mois, de nouvelles têtes ont pris leurs habitudes autour des maisons de quartier. Assis dans les jardins, sur les bancs ou même dans leurs voitures garées sur les parkings voisins. Leur signe distinctif ? Tête baissée, ils ont tous le regard planté dans un smartphone ou une tablette. Assis devant la porte de la maison de quartier de Tuband, Henri, 30 ans, est l’un d’eux. « Je viens au moins une fois par semaine. Parfois plus. Je n’ai pas Internet à la maison. Je vais surtout sur Facebook et je regarde des vidéos. » Inauguré en octobre à Tindu, le dispositif de wifi gratuit a été rapidement étendu aux autres maisons de quartier de la ville.
Tranquillité. Une nouveauté vraiment bien accueillie dans l’ensemble, surtout dans certaines structures municipales qui n’ont pas de cyberbase. Comme à la Vallée-des-Colons. « C’est sympa, ça amène de la vie. On a vraiment gagné un nouveau public, assure Alain Rivieccio, responsable de la maison de quartier. Certains des usagers s’installent à l’intérieur parce qu’ils ont besoin de tables pour écrire par exemple. » D’autres préfèrent profiter du service en toute tranquillité à l’extérieur. « On voit des gens qui se connectent dans le parc d’enfants à côté. Ça capte jusqu’à là-bas. » Un service supplémentaire qui ne complique pas leur quotidien. « De manière générale, les jeunes se débrouillent mieux que les seniors. Il arrive qu’on leur donne un coup de main quand ils bloquent sur quelque chose. »
Le retour d’expérience est encore récent, mais les agents ont déjà une photographie assez claire des profils et des comportements des usagers. « Les adolescents représentent environ 60 % du public, les adultes 30 % et les seniors 10 %. » Alain Rivieccio a en revanche plus de mal à savoir si les gens viennent de loin pour se connecter. « Il y a des jeunes déscolarisés qui passent à différents moments de la journée, complète Suzanne Kalepe, animatrice multimédia à Tuband. Les collégiens sont plutôt là à partir de 15 h 30. » Si le dispositif est encore en phase de test, le service semble pour l’instant répondre aux attentes. « C’est bien que le service soit coupé à 20 heures, cela évite que des jeunes restent trop tard dehors », ajoute Alain Rivieccio.
Santé. Le wifi facilite aussi la vie des intervenants extérieurs. « Avec le réseau, une formatrice en photo a pu travailler sur des logiciels alors qu’au départ ce n’était pas possible sans cyberbase. » Certaines des missions des animateurs ont aussi un peu évolué. « Je fais pas mal de recherches d’applications pour les personnes qui ont des tablettes. Cela peut-être sur des thématiques très différentes comme la cuisine. » Un accompagnement personnalisé qui conduit parfois Suzanne Kalepe à rentrer dans l’intimité de certains usagers. « Il y a un monsieur qui vient régulièrement parce qu’il fait des recherches sur ses problèmes de santé. Il me fait signe quand il a besoin d’aide. »
Installé il y a à peine neuf mois, le wifi devrait permettre aux équipes de proposer prochainement de nouvelles activités. « On peut imaginer des ateliers en extérieur par exemple, indique Yoanne Massemin, adjointe au chef du service vie des quartiers. En fonction des retours des populations, on s’adaptera à ces nouveaux besoins. »
En attendant, pas question de revenir en arrière pour les utilisateurs. « Une fois il y a eu une petite coupure, se souvient Alain Rivieccio. Ça a tapé à la porte très rapidement. »
Repères
« Bring your own device »
D’après l’observatoire du numérique, qui accompagne depuis trois ans les animateurs multimédias des maisons de quartier, la mise en place du wifi n’est qu’un maillon de la chaîne. « Aujourd’hui les gens sont équipés en supports mobiles. Ils sont de plus en plus nombreux à venir avec leur propre matériel », détaille Charlotte Ullmann, la directrice. Un concept que les Américains ont appelé le Bring your own device. « En plus, des outils comme les tablettes facilitent nettement les usages des seniors. »
Où se connecter gratuitement ?
La connexion est ouverte tous les jours de 6 heures à 20 heures et jusqu’à 22 heures le jeudi dans les maisons de quartier, mais aussi dans les espaces numériques publics, au Rex ou sur la place des Cocotiers. « Le créneau dure deux heures, explique Yoanne Massemin, adjointe au chef du service vie des quartiers. Il faut encore qu’on communique parce que l’on se rend compte que certaines personnes ne savent pas qu’elles peuvent se reconnecter avec le même identifiant dans des endroits différents. »
Le chiffre
9 800
C’est le nombre de profils identifiés par la connexion wifi de la ville. Un chiffre qui ne prend pas seulement en compte les maisons de quartier, mais aussi la place des Cocotiers.
– 27/07/2015